Œcuménistes experts et public passionnés se sont rencontrés autour de personnalités lors du colloque annuel de l’Institut supérieur des études œcuméniques (ISEO), du 28 au 30 janvier 2020 à l’Institut Catholique de Paris.
Organisé par l’IPT – Faculté de Paris, en lien avec l’Institut Catholique de Paris et l’Institut Orthodoxe Saint-Serge, Nicolas Cochand, titulaire de la chaire de théologie pratique de la faculté de Paris revient pour nous sur ce rassemblement qui avait pour titre « Dieu guérit-il encore ? Ressources liturgiques, discernement œcuménique ».

 

1. Quelle est l’originalité de ce colloque ?

L’IPT est partenaire fondateur de l’ISEO (Institut supérieur d’études œcuméniques), dont une des activités est d’organiser chaque année un colloque œcuménique. Par ailleurs, les enseignants de l’IPT contribuent largement à l’offre de cours et de séminaires de cet institut, qui est basé à l’Institut catholique, mais dont les enseignements sont largement ouverts à nos étudiantes et étudiants.

Le colloque de cette année est coorganisé avec un autre institut de l’ICP, l’Institut supérieur de liturgie, au sein duquel je donne également chaque année un cours à trois voix (protestante, catholique et orthodoxe) sur la liturgie.

 

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur le choix du thème ?

Le thème, « Dieu guérit-il encore », a visiblement suscité beaucoup d’intérêt avec plus de quatre cents inscrits. Trois aspects peuvent être soulignés : d’abord le thème proprement dit, celui de la guérison, du rapport à la santé et à la maladie, de la relation au corps, mais aussi de l’intervention de Dieu dans la vie des personnes. Ensuite, par le regard liturgique, l’intérêt se porte sur l’action ecclésiale, sur la manière dont des textes et des rituels régulent – ou non – le discours et les actes entrepris en Église, au nom du Christ et en référence aux textes bibliques. Enfin, le fait d’aborder le thème dans une perspective de dialogue œcuménique invite chaque tradition à présenter ses manières de faire, mais aussi à entendre celles des autres traditions ecclésiales, de manière à envisager sa propre pratique de manière critique et enrichie par d’autres regards.

 

3. Quelles sont les grandes idées ou orientations à retenir de ces échanges ?

J’en souligne trois :

La mise en perspective historique permet de relativiser les positions arrêtées à un moment donné et dans un contexte spécifique. Les traditions et les pratiques évoluent !

Pour le contexte luthérien – réformé actuel, la comparaison œcuménique met en évidence l’absence de liturgie qui caractérise notre Église. Raphaël Picon (Délivre-nous du mal. Exorcismes et guérisons : une approche protestante, Genève, Labor et Fides, 2013) déplorait déjà cette absence et la jugeait dommageable, car elle laisse libre cours à des initiatives insuffisamment pensées et régulées.

Il a également été relevé qu’outre des différences d’approches théologiques, le thème était révélateur du défi de l’interculturalité que doivent relever les Églises et les facultés de théologie aujourd’hui.

 

crédit photo : revue Unité des chrétiens

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