Je m’appelle Thalès. Brésilien, 32 ans, marié et étudiant en master 1. Ici en France, avec mon épouse, j’ai le projet d’exercer un ministère pastoral au sein de l’EPUdF. Au Brésil dans la ville ensoleillée de Belo Horizonte je travaillais dans le secteur bancaire (marché financier, investissements, gestion commerciale etc.). J’ai donc commencé et construit ma carrière professionnelle dans une institution financière dont j’ai fait partie pendant presque une décennie. Parallèlement, j’ai pu faire quand même d’autres études que dans les finances, comme en philosophie et en sciences des religions… et, pour compléter, le fait d’avoir grandi dans une famille très engagée dans une église m’a mis sur la route de la théologie. Voilà donc un parcours diversifié qui a beaucoup enrichit ma formation humaine et spirituelle. Et après tout, me voici à l’IPT !
Thalès, vous êtes inscrit à l’IPT-Faculté de Montpellier, pourriez-vous nous en dire plus sur ce qui a motivé ce choix ?
La qualité de l’enseignement, la structure de l’établissement, la sobriété et l’envergure de la rationalité théologique, la diversité culturelle et intellectuelle du protestantisme dans la région, le patrimoine littéraire, historique… beaucoup de choses m’ont motivé, et de plus, il y a aussi le soleil montpelliérain qui anime beaucoup le rythme des études et le quotidien, surtout pour un brésilien !
Qu’est-ce qui vous a le plus fortement marqué au cours de ce séminaire sur les finales de Marc ?
Les ateliers, les discussions en groupe, les exposés… toutes les formes de transmission et partage de contenu m’ont particulièrement permis de mieux réfléchir et absorber le sujet. Personnellement, j’aime beaucoup cette manière vivante de travailler : on écoute, on parle, on apprend. Et après, on se voit devant une confluence d’interprétations qui se confrontent ensuite à la rigueur de la recherche et de la méthodologie académique présentée par l’intervenante.
Quelle(s) perspective(s) cette session de travail a-t-elle ouverte(s) pour vous ?
Le séminaire est assez technique, certes, mais c’est précisément dans cette approche académique que le monde biblique s’ouvre substantiellement à nous. On découvre un univers littéraire, théologique, historique et surtout profondément humain qui vient élargir et agrémenter notre compréhension de la complexité et de la diversité de l’existence dans sa totalité. On s’ouvre à une altérité vraiment « autre » et à des perspectives anciennes qui nous parlent encore aujourd’hui. On entend (on lit plutôt, je dirais) des voix du passé par la mémoire d’une vaste production intellectuelle et culturelle qui met en exergue toute une abondance de sens et de mentalités de plusieurs époques. Comme a écrit Paul Ricœur, « comprendre, c’est se comprendre devant le texte. Non point imposer au texte sa propre capacité finie de comprendre, mais s’exposer au texte et recevoir de lui un soi plus vaste », autrement dit, seule l’ouverture à l’altérité enseigne. Par la diversité des langues et des formes des manuscrits et des documents historiques, on réalise que la théologie est et sera toujours interculturelle, dynamique et accueillante. Tout cela nous amène à un seul chemin de vie : celui de l’accueil et de l’amour.
Quelques mots pour conclure ?
J’emprunte d’emblée une phrase dite par Claire Clivaz, l’intervenante invitée pour le séminaire, lors d’un de ses exposés : « En critique textuelle, on se réjouit de la diversité, des opinions, des interprétations… ». Pour moi, se reconnaître dans la diversité, dans la complexité et dans la pluralité interculturelle et théologique englobant notre existence, c’est aussi se reconnaitre humain. Dans cette logique, on voit que c’est justement dans l’altérité qu’on peut exercer toute forme d’amour. C’est pourquoi je vous laisse cette petite citation d’Edgar Morin, dans son livre Amour, poésie sagesse : « Mais la beauté de l’amour, c’est l’interpénétration de la vérité de l’autre en soi, de celle de soi en l’autre, c’est de trouver sa vérité à travers l’altérité. ».