Du 28 mars au 1er avril a eu lieu la semaine intensive de Sciences des religions avec Katell Berthelot. Les étudiants de L2, L3 et quelques étudiants en cycle M à l’IPT – Paris se sont rendus à Montpellier pour partager ce temps de travail avec les étudiants montpelliérains et aussi faire plus ample connaissance. Karine Michel, étudiante à l’IPT-Faculté de Montpellier, a participé à la semaine intensive et revient pour nous sur cette session commune.

 

 

Karine, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours et ce qui a motivé ton choix pour l’IPT ?

Née dans une famille loin de toute spiritualité, je me suis d’abord tournée vers le milieu catholique, et j’ai eu une vie d’Église très engagée, en parallèle de mes études de philosophie. Une fois mon master validé, j’ai été salariée du diocèse de Rennes, en tant que laïque en mission ecclésiale. Puis, j’ai repris un second parcours universitaire en Études Arabes afin de prolonger ma passion pour la philosophie arabo-musulmane, mais aussi d’envisager un engagement dans les relations islamo-chrétiennes. C’est durant ce parcours que mes questionnements quant au sens de ma foi et de ma pratique catholiques, présentes depuis longtemps, se sont accentués. Je n’arrivais pas à rendre compte de ma foi face à mes amis musulmans et cela m’a aidé à comprendre qu’elle ne faisait pas véritablement sens pour moi. Après des mois de réflexions, de lectures, de prières, j’ai franchi la porte d’un temple de l’EPUdF. Alors en doctorat de philosophie arabo-musulmane, j’ai commencé à assurer quelques cultes au temple et cette expérience m’a tant remuée que j’ai atterri à l’IPT, pour ma plus grande joie. Ce sont finalement les rencontres qui m’ont amenée ici, celle de l’Évangile bien sûr, mais toujours au travers de rencontres humaines.

 

 

Qu’est-ce qui t’a le plus fortement marquée durant cette semaine d’introduction au judaïsme ?

Si ce sont les rencontres qui ont joué un si grand rôle sur mon chemin de vie, c’est aussi la rencontre qui a été le maître mot de cette session sur le judaïsme. Tout d’abord la rencontre avec les étudiants de la faculté de Paris, qui a été vraiment sympa. Puis la rencontre avec une intervenante absolument passionnante, extrêmement pointue sur son sujet et pédagogue, bref un vrai régal. Ce que j’appelle une « enseignante-filet de sécurité », qui met naturellement en place un climat de confiance qui permet à chacun de se lancer, quitte à se tromper. Et ça a surtout été la rencontre avec le judaïsme, son histoire, ses rites, ses différents courants mais aussi tous ses questionnements actuels, notamment le conflit israélo-palestinien et la question de la terre. Si je devais retenir une chose de cette semaine ce serait l’incroyable complexité de la définition de ce que c’est qu’être juif et cette question encore brûlante de l’identité juive, car ça souligne à quel point c’est quelque chose de mouvant et donc de vivant, loin du cliché d’une religion archaïque et figée qui prime souvent.

 

Plus globalement, que penses-tu de l’IPT ?

Cette semaine intensive sur le judaïsme a été très différente de ce que l’on vit habituellement à l’IPT et pourtant elle a été vraiment représentative de ce qu’on y vit. Ce qu’on y vit c’est une aventure, et cette semaine a été une aventure à part entière – le format « semaine intensive » ayant probablement accentué cette impression. Quand je suis arrivée à l’IPT, j’étais animée d’une envie d’apprendre mais je n’avais absolument pas idée de l’aventure humaine que j’allais y vivre. Toutes ces rencontres, la manière dont on vit quelque chose ensemble, avec nos sensibilités, nos histoires et nos vies de foi différentes : tout ça fait que c’est une aventure humaine extraordinaire. C’est vraiment intéressant, notamment pour ceux qui comme moi espèrent entrer dans le ministère pastoral. Parce que finalement à l’IPT on apprend beaucoup de choses passionnantes, mais on apprend également à faire communauté ensemble, à faire Église au sein d’une diversité qui sera celle qu’on retrouvera en paroisse. C’est ce qui en fait une aventure incroyable.

 

Un mot pour conclure ?

Simplement merci à l’IPT de proposer ces sessions en Sciences des religions, qui nous ouvre à d’autres horizons. C’est la connaissance qui ouvre les portes, car elle évite l’ignorance, la peur et le rejet. Il me semble donc absolument vital que nous ayons un regard informé sur les traditions religieuses qui nous entourent.