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Crédit photo : Antonio Arroyo

Valérie Nicolet, enseignante en Nouveau Testament à la Faculté de Paris, évoque ici l’évolution du séminaire de recherche « Perspectives postcoloniales en études religieuses ». Celui-ci fait dorénavant partie d’un séminaire sur les modernités et postmodernités religieuses, intégrant également d’autres approches théoriques critiques : féminismes, étude du genre, approches queer (LGBT). Valérie Nicolet en présente le premier atelier, sur le thème de « l’inclusion du transgressif dans les institutions religieuses », qui aura lieu les 22 et 23 mai 2017 à la Faculté de Paris. Puis elle rappelle l’importance de la pensée de Michel Foucault pour aborder ces questions de pouvoir.

Quelle est l’évolution de votre séminaire de recherche « Perspectives postcoloniales en études religieuses » ?

Nous sommes entrés en contact avec Rémy Bethmont (Paris 8, atelier d’études TransCrit) avec qui nous partageons de nombreux centres d’intérêt au niveau des approches postmodernes – déconstruction ou constructivisme – et approches théoriques critiques : perspectives postcoloniales, théologies féministes, pensée queer (LGBT), étude du genre. Nous voulons voir comment ces différentes approches réfléchissent au fait religieux et se croisent. Notre souhait est aussi donner une dimension plus internationale au séminaire. C’est pourquoi nous développons un partenariat avec l’Institut romand de systématique et d’éthique (Université de Genève), le Groupe sociétés, religions, laïcités (EPHE/CNRS) et le Humanities Research Centre (Université de Keele, Angleterre).

Pouvez-vous nous présenter le premier atelier de ce nouveau séminaire, qui aura lieu les 22 et 23 mai prochains à la Faculté de Paris ?

Ce premier atelier sera consacré au thème de « l’inclusion du transgressif dans les institutions religieuses ». Nous nous demanderons ce que cela change, à la fois pour l’institution et pour le groupe minoritaire, lorsque certaines revendications de groupes marginalisés sont entendues au sein de la tradition majoritaire. Ce thème rejoint des questions actuelles comme la bénédiction d’union de couples de même sexe, des sujets sur lesquels il est plus intéressant de réfléchir en communauté que tout seul. Dans ce premier atelier nous réunirons surtout des chercheurs mais pour la suite nous prévoyons aussi des interventions d’associations militantes (LGBT, féministes).

La pensée de Michel Foucault occupe-t-elle toujours une place centrale dans vos recherches ?

Oui, pour moi c’est la base théorique sur la façon dont on réfléchit à ces questions. Foucault a montré qu’il y avait des réseaux de pouvoir, que chaque personne pouvait s’inscrire dans ces réseaux et y résister. Sa pensée me rend attentive à la responsabilité de chacun, de chacune par rapport au pouvoir qu’il ou elle exerce, au risque de mettre en place des rapports de pouvoir inégalitaires. J’ai aussi commencé à travailler l’œuvre de Judith Butler, qui développe une réception américaine, féministe et queer de Michel Foucault. En parallèle, je mène un autre projet en ce moment : je travaille pour mon habilitation à diriger des recherches. Elle porte sur la loi dans l’épître aux Galates et la façon dont elle est mise en lien avec des métaphores de la famille et de l’enfance, notamment en Ga 3 et 4.

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